Une société bien ordonnée dispose de cases de différentes tailles où ranger tous les corps de métier qui la composent. Dans cet ensemble cohérent, il existe une case, plus grande que les autres, subdivisée en plus petites, éparpillées dans un ordre confus.
On aurait pu l’étiqueter : « Marginaux », mais on a préféré la baptiser : « Artistes ».
Dans cette grande case, une myriade de petites cases tente de contenir tout ce qui déborde de cette société prétendûment bien agencée.
L’artiste lambda n’est pas de première nécessité. On le tolère comme distraction, à condition de coûter le moins possible, voire de payer un droit d’exister.
Sa survie dépend de sa capacité à vendre ses émotions et pour ce faire, de les exposer gracieusement, se nourrissant, non pas d’amour et d’eau fraîche, mais de regards attentionnés.
Cette pitance, par ailleurs appréciable, est censée lui remplir le ventre.
Dans cette configuration où seul le haut du panier arrive à tirer son épingle du jeu, j’ai du mal à me projeter.
Je me suis façonné seul, dès que cela a été possible. J’ai développé un savoir faire à partir d’une aptitude en faisant le moins de concessions possible pour préserver l’intégrité de ma démarche.
Ce qui en résulte ne possède comme label que ma signature, qui elle même ne se prononce pas.
Je fuis les honneurs et la notoriété, qui sont pourtant les seuls arguments qui pourraient me mettre en lumière et m’assurer un passeport pour la vie.
A l’aube d’une retraite méritée, du moins à l'égal de ceux qui ont officiellement travaillé, je préfère me définir en fonction de ce que j’ai accompli. Pour cela, je vous invite à visiter mon parcours contenu dans ces quelques pages.
Si vous en retirez une satisfaction, je vous donne rendez-vous à la page : « Pour conclure »